Alors que le gouvernement vient de mettre en place récemment le pass vaccinal, il s’est déjà lancé dans un allègement des restrictions sanitaires… A en croire de nombreux signaux médiatiques, il est même possible que le pass sanitaire, contre lequel notre collectif s’est constitué, ne survive pas au printemps (et aux élections). Selon certains discours, cette « parenthèse » ouverte, il y a tout juste deux ans, serait en train de se refermer, pour un retour au « monde d’avant ». Ouf, finie la galère !
Pour notre part, nous ne partageons pas cet optimisme. Car même si le pass sanitaire venait à disparaître prochainement, nul doute qu’une brèche aura été ouverte. On peut désormais changer les lois et le quotidien de millions de Français du jour au lendemain par simple décision du Conseil de défense ; on peut gouverner dans l’urgence de façon pérenne ; on peut imposer des discriminations dans l’accès à certains services publics sans avoir à se justifier ; et on peut disqualifier toute critique des réseaux de pouvoir comme étant « complotiste ». De fort bonnes recettes dont nos gouvernants ne manqueront pas de se resservir lorsqu’il faudra affronter les crises à venir.
Les deux dernières années l’ont montré, ces crises sont moins des ruptures dans l’ordre dominant, que des catalyseurs et des accélérateurs des tendances à l’oeuvre. Alors, à l’heure où s’amorce une crise militaire inédite en Europe, et tandis que la menace d’une crise environnementale est de plus en plus présente, nous espérons que les leçons de la gestion de la pandémie seront vite tirées par celles et ceux qui veulent bâtir un futur plus humain et plus juste.
Car rien n’est fini, tout commence !
Ruptures
le 25 février 2022
éditorial publié dans La nouvelle vague n°4, février 2022.
Collectif Ruptures 