Notre groupe s’est formé en septembre dernier dans le but de lutter contre le pass sanitaire. Nous nous sommes regroupé-e-s pour partager nos idées et être plus fort-e-s ensemble. Nous voulons faire face à cette nouvelle incarnation d’une société autoritaire et tournée vers le profit qui fait peu de cas des humains, leur préférant des courbes, des chiffres, des abstractions et des QRcodes.
Notre refus est donc loin de se limiter au pass sanitaire, autour duquel nous nous sommes retrouvé-e-s. Ainsi, nous nous opposons notamment à une autre mesure réduisant nos libertés mise en oeuvre en août 2021 (au moment où commençait le mouvement anti-pass). Le gouvernement faisait alors passer (le 2 août) un décret instaurant la carte d’identité numérique. Depuis lors, à l’exemple du passeport biométrique, les nouvelles cartes d’identité contiennent donc les empreintes digitales, en plus des informations actuelles. Lors de contrôles de police ou d’identification administrative, ces données biométriques sont accessibles par QRcode (1). Ça vous rappelle quelque chose ?
Le pass sanitaire n’est pas une mesure isolée, exceptionnelle ou ponctuelle. Il n’est que la phase la plus avancée de la tendance autoritaire intrinsèque à notre société. Tendance que nous entendons combattre.
Dans ce premier numéro de notre journal, nous développons justement des réflexions historiques et politiques sur les liens (ou l’absence de liens) entre technologie et démocratie… Bonne lecture.
Ruptures, le 23 novembre 2021
éditorial publié dans La nouvelle vague n°1, novembre 2021
(1) Nous renvoyons aux travaux de l’association La quadrature du net pour celles et ceux qui veulent en savoir plus.
Collectif Ruptures 