Du Pass sanitaire au Pass jeux

Du 18 au 26 juillet prochain, pour accéder à la « zone grise » où se dérouleront les jeux olympiques à Paris, les piétons et cyclistes (y compris les riverains) devront présenter un pass jeux, sous la forme d’un QR code, délivré par la préfecture de police.

Lorsque notre groupe s’est formé, le gouvernement venait juste d’instaurer le pass sanitaire : beaucoup pensaient alors que l’obligation de présenter un QR code pour accéder à un certain nombre de lieux n’était qu’une mesure provisoire prise dans une période de crise. Mais cette période a profondément changé les mentalités et nous nous sommes résignés à la généralisation de ce dispositif qu’est le QR code, de sorte qu’il ne semble plus possible de revenir en arrière.

Que ce soit pour prendre le bus ou le train, pour aller voir un spectacle, pour participer à un festival, pour visiter un musée… nous nous sommes habitués à devoir présenter ce précieux sésame. La personne qui le flashe a souvent accès à des données auxquelles elle n’aurait normalement pas accès, comme nos noms, prénoms, ou encore notre date de naissance. Il est de plus en plus difficile de circuler, de voyager ou de se rendre des lieux qui font partie de la vie quotidienne de façon anonyme.

A l’heure où de nombreuses voix s’inquiètent, à juste titre, de la possibilité qu’un gouvernement d’extrême droite prenne le pouvoir en France, nous nous interrogeons. L’autoritarisme caractéristique de notre époque est autant technologique qu’économique et social. La banalisation de pass électronique est aussi inquiétante que le vote de lois anti-migratoires, la venue au pouvoir du RN, les appels à une « économie de guerre » ou encore que les militaires lourdement armés qui sillonnent nos rues. Tout cela forme un continuum de mesures techno-autoritaires, contre lesquelles nous devons lutter.

Ruptures, le 26 juin 2024
éditorial publié dans La nouvelle vague n°16, juillet 2024


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